Notre métier de formulateur repose sur une connaissance pointue des cosmétiques. Nulle boule de Crystal pour définir L’ingrédient que nous intégrerons dans la formule du cosmétique mais une véritable approche scientifique pour identifier clairement les attentes de notre client. Voici trois étapes clés pour choisir les ingrédients les plus pertinents.

Choix de l'ingrédient

Etape 1 : la sécurité du consommateur

Aucune impasse ne sera faite sur la toxicité. C’est une étape fondamentale ! Nous nous assurons donc que les ingrédients sélectionnés aient tous fait l’objet de tests de toxicité et possèdent un certificat de sécurité.

Ensuite, il faut vérifier la conformité de l’ingrédient par rapport à la réglementation européenne. De surcroît, certains cahiers des charges peuvent imposer des contraintes et une blacklist particulière.

Une fois ces étapes validées, il convient d’identifier la cible de consommateur souhaitée. En effet, les actifs choisis différeront selon que le produit cosmétique est à destination des enfants, des peaux atopiques (le choix devra alors se porter sur des ingrédients non irritants) ou des cheveux crépus.

Etape 2 : focus sur la texture

Choix de la texture

Le choix de la texture est très important. Émulsion ? Lait ? Crème ? Sérum ? La texture est nécessairement liée aux ingrédients qui la composent. Il est donc important d’identifier une cible de texture. Certains clients souhaiteront « benchmarker » la concurrence, d’autres voudront améliorer un produit existant en le rendant plus pratique à utiliser par exemple.

Le cahier des charges joue alors un rôle primordial. Défini en fonction du brief marketing, il structure clairement les attentes des consommateurs. Quête de naturalité ? Liste INCI courte ? Produit « sans » ? Packaging particulier ? Autant de questions pour lesquelles doivent figurer des réponses claires.

A ce stade, il est de notre devoir de conseil d’identifier immédiatement une incompatibilité entre le brief marketing et le cahier des charges. Par exemple, certains ingrédients doivent être obligatoirement rincés, et ne pourront pas être intégrés pour la formulation d’un cosmétique non-rincé et ce même si le brief marketing le souhaite…

Etape 3 : la nécessaire preuve de l’efficacité

Quelle est la revendication du produit ? Cette question induit une multitude de conséquences pour le formulateur telles que :

  • Connaître l’action du produit : effet hydratant ? anti-rides ou amincissant ? Et définir l’actif le plus pertinent !
  • Procéder à une recherche bibliographique sur les ingrédients connus et reconnus pour leur action
  • Identifier de nouveaux actifs auprès des fournisseurs d’ingrédients ayant testé scientifiquement leur efficacité
  • Tester des associations connues ou innovantes
  • Réfléchir au protocole de test le plus adapté : résultats quantitatifs ou illustratifs ? Etudes instrumentales ou consommateurs ?

Le métier de formulateur repose donc sur une connaissance précise des ingrédients et de leur « mode opératoire » mais au-delà de l’aspect technique, il doit disposer d’une bonne culture générale pour comprendre les enjeux au niveau de la réglementation ou du protocole de tests à mettre en œuvre.
Ce n’est qu’à cette condition qu’il sera en mesure de faire le lien entre le concept rêvé et le produit scientifiquement créé. 

Retrouvez plus d’information sur la réglementation des cosmétiques sur le site de l’ANSM et les recommandations produits cosmétiques V8 de l’ARPP.